Depuis près de deux ans, avec le premier mandat du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, il a beaucoup été question du Numérique à travers plusieurs événements qui démontrent l'effervescence de la réflexion autour du sujet. L’avènement du Ministère du Numérique sur l’échiquier du Gouvernement, collègue du Ministre des PTNTIC reconduit dans ses fonctions, nous incite à repenser notre approche méthodologique pour une transition numérique des institutions de l’Etat réussi, assumée et aux résultats probants.
Les réflexions vont bon train au
sein du Réseau des Acteurs du Numérique (RAN, www.ran.cd)
qui existe depuis 5 ans, dont je suis Membre fondateur et Président du conseil
des sages. En effet, RAN travaille sans relâche sur le sujet en ce moment, et
je remercie au passage le travail fabuleux de ses représentants dirigé par
Alain Kilapi, le Président du Conseil d’Administration.
En effet, la question qui nous
vient tout de suite à l’esprit c’est quelle est la démarcation ? Comment
vont-ils travailler ensemble ? C’est pourquoi, bien avant toute chose, il nous
faut faire la différence entre l’informatique et le numérique pour bien comprendre
le rôle que peut assumer chacun des ministres, qui nous espérons, travaillerons
indéniablement main dans la main.
Dans notre vie quotidienne de
tous les jours, à chaque instant que nous touchons notre téléphone, l’informatique
et le numérique font jonction dans notre main. En effet, ils ne sont pas deux
choses différentes, mais à deux, représentent la solution intégrée qui nous
permet de communiquer par plusieurs médias : le son, l’image et la vidéo.
C’est dire que c’est deux concepts intiment liées. Depuis les années 1950, l’informatique
n’a cessé de progresser depuis son invention, avant de voir poindre l’arrivée
du numérique avec l’avènement du réseau mondial ou de l’internet grand public
(le www) dans les années 1980. Une vraie révolution !
Depuis cette période, le
numérique est entré dans nos vies et n’a cessé de la transformer ou de la « disrupter ».
L’information devient à la portée de tous et les transactions deviennent « Roi »
dans nos interactions humaines de tous les jours à travers ce grand réseau
mondial offert par Internet.
Il est quand même important de
préciser la démarcation entre ces deux notions qui s’entremêlent à chaque
seconde dans notre quotidien. En soi, l’informatique n’est pas une science classique
au même titre que les mathématiques, car elle découle d’une combinaison de
plusieurs domaines. Depuis le début de ma carrière, il y a près de 30 ans, j’ai
toujours eu à enseigner à mes élèves ou à mes employés que l’informatique est l’école
de la méthode qui combine plusieurs sciences (mathématique, physique, chimie, droit,
économie, sociologie, marketing, etc.) dans le but de résoudre une problématique
essentielle, qui est la gestion unifiée de milliards de calculs et d’occurrences
à la vitesse de la lumière, et l’accès facile et responsable à l’information
dans la dimension temps la plus courte possible. Nous en sommes aujourd’hui à
la nanoseconde. Imaginez l’écart entre le moyen âge et notre époque actuelle :
cela pourrait ressembler à la distance entre deux planètes aux extrémités
opposées de la voie lactée !
En somme, la meilleure appréhension
de ces deux notions, pour mieux nous aider à mémoriser, pourrait passer par une
segmentation du Numérique en 4 piliers ou branches technologiques indissociables :
(i) le Matériel, (ii) le logiciel, (iii) les services et enfin, (iv) les
transactions. Quant à l’informatique, elle combine essentiellement les trois premiers
piliers. Donc l’informatique est un sous ensemble du numérique : CQFD !
Vous comprendrez qu’il me sera
plus aisé au bout de cette démonstration, d’assoir la réflexion des membres de
RAN sur le sujet. En effet, je partage entièrement leur avis, qui est de penser
le rôle du Ministre du numérique autour de deux axes majeurs qui sont : (i)
l’informatisation et la numérisation des institutions publiques en mal
d’efficacité, spécialement dans les services d’assiettes et, (ii) la
dynamisation de l’écosystème numérique national, à savoir les différents
acteurs que nous sommes et les consommateurs citoyens, par un arsenal juridique
adapté et un accompagnement opérationnel.
Quant au Ministre des PTNTIC, il
sera le garant des infrastructures matérielles, de la régulation des télécoms
et de toutes les infrastructures réseaux permettant toutes les interactions ou
plus prosaïquement les transactions. Ceci en forte synergie avec son homologue
sur la vision, la méthode et le programme. J’espère avoir apporté humblement
une petite contribution à votre questionnement. Je serai ravi d’accompagner les
deux protagonistes de l’Economie Numérique, dans le cadre institutionnel de RAN
pour la réussite de nôtre CONGO !
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