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jeudi 26 mai 2011

Comment optimiser un Journal en ligne ?

Mettre une version en ligne d'un quotidien et l'exploiter comme le font certains journaux mondialement connus n'est pas une mince affaire mais pas impossible. En effet, dans le monde moderne que nous vivons tous à travers Internet, la mise en ligne que du contenu du journal ne constitue pas un élément aussi attractif pour les lecteurs, tel qu'on pourrait facilement le penser. L'évolution de la demande sur le Net et l'hyper interactivité demande, non seulement d'entretenir des conversations avec ses lecteurs à travers des outils comme les blogs, mais aussi de produire du contenu exclusif au web pour compléter les articles de la version papier. Ceci est est vécu par des éditions développées comme Le monde en ligne (le monde interactif) qui aujourd'hui rapporte plus financièrement que le monde en format papier. Ken Sand, le directeur de la version en ligne du quotidien régional américain"Spokesman review" (Etat de Washignton) a tout compris. Il ne se contente plus de publier le journal sur le Net comme le font la quasi-totalité des journaux en ligne congolais. Non seulement il entretien la conversation avec  ses lecteurs à travers ses 35 bolgs, mais il produit aussi du contenu exclusif au Web. Le constat de Ken est simple comme l'explique si bien Benoit Raphael, le rédacteur en chef du Post (le post.fr) lancé par le Monde Interactif en 2007 , "depuis le début nous nous sommes rendu compte que mettre le journal papier en ligne, était ce qu'il y avait de moins intéressant pour le lecteur. Bien moins important que ce que l'on peut faire avec Internet". Mais la clef du succès poursuit Sand, ce qu’il faut savoir agréger sur le site du journal des informations venues d’ailleurs. Tant que l’info est utile au lecteur, il ne faut pas hésiter à renvoyer ce dernier vers d’autres sources que la nôtre. « L’ironie, c’est qu’il faut savoir faire partir le lecteur de votre site pour qu’il revienne plus facilement », quel paradoxe ! 

Il est vrai que la mise en ligne des journaux en DRC a été il y a un peu moins de 10 ans un phénomène de mimétisme et moins une démarche autonome qui définissait une dynamique propre du développement des contenus en ligne. Les sites « vitrines » de génération Web 01 sont restés figés et liés de manière statique à l’édition papier et restent des centres de coûts, bien que la mise en ligne soit une manne potentielle quand elle est bien exploitée. Dans les faits, le subconscient collectif des éditeurs congolais semble réduire le Web à un « reversoir » quotidien de l’édition papier. Nos éditeurs doivent revoir leur copie et mettre en place une stratégie éditoriale sur le Web pour leur survie, en développant les modèles économiques propres au Web, capables de leur assurer la transition financière qui inéluctablement va s’opérer entre l’édition papier, qui se réduit en peau de chagrin, et l’édition en ligne qui tire les revenus vers le haut en ce moment dans le monde occidental. Oui…mais avec moins d’1 millions d’internaute en RDC, le journal en ligne peut-il s’autofinancer ? Encore Oui pour deux raisons : 1) Il va falloir s’attendre à une augmentation drastique du nombre d’Internautes avec l’arrivée du haut débit tant attendu dans les ménages grâce à l’arrivé du GSM 3G et à la connexion de la RDC aux réseaux fibre optiques transcontinentales prévus pour 2011. 2) La diaspora congolaise représente un marché potentiel captif de près de 15 millions d’âmes disséminées dans le monde et qui vit au rythme des nouvelles de la RDC, doté d’un fort  pouvoir d’achat et d’un taux d’équipement Internet des ménages de plus de 50% qui n’attend qu’à être conquis. Dissocier l’édition en ligne du papier et la développer, serait dans un premier temps penser « Global » et se mettre à niveau sur les pré requis  techniques, éditoriales et transactionnelles qui ont cours dans le monde occidental : Se mettre au diapason sur  la ligne rédactionnelle, la périodicité, la maquette, le contrôle de qualité, les modes de paiements, etc. Cette liste n’est pas exhaustive volontairement pour nous laisser aborder l’aspect financier. Sur le Net, les deux modes de rémunérations courants  des journaux en lignes sont les publicités et les articles payants. En effet, penser un journal en ligne c’est également planifier sa rentabilité.
La publicité en ligne : La publicité en ligne aujourd’hui en RDC, doit représenter un revenu mensuel de l’ordre de 80K$ par mois, soit près d’1 Million de $ l’année. Ce qui, je le concède, est un chiffre ridicule au regard du potentiel réel. En effet, ceci ne constitue que 0,6% de total du marché de la publicité en RDC, estimé par le cabinet BIG (Business Intelligence Group) en 2010 à 150 Millions de $. La publicité en ligne se fait généralement sous forme de campagne publicitaire, grâce à la diffusion de bandeaux publicitaires (appelés aussi bannières publicitaires), sous forme graphique, ou de liens sponsorisés, sous forme textuelle. Des entreprises spécialisées, appelées « régies publicitaires » sont généralement le point de passage recommandé pour la gestion des campagnes publicitaires. Elles représentent ainsi un intermédiaire entre les annonceurs (souhaitant diffuser une campagne publicitaire) et les éditeurs (propriétaires de sites internet acceptant de réserver une partie de leur surface d'affichage à la diffusion de bannières publicitaires). Les régies se réservent un pourcentage de la recette des campagnes publicitaires correspondant aux « coûts de régie ». Les coûts de régie sont généralement compris entre 30% et 60%. Pour approfondir ce sujet, je demanderai aux éditeurs de s’intéresser un peu plus au e-marketing pour bien comprendre les modèles économiques et les exploiter. En effet, ce genre de communication est bien entendu plus abordable pour les annonceurs et souvent plus efficace par son interactivité directe avec les lecteurs quotidiens des sites. Plus un site est visité, plus il est rentable pour l’éditeur et intéressant pour l’annonceur. Tout le monde y gagne !
Les articles payants : Même Robert Murdock le grand magnat de la presse (le Sun, le Times, News of The World, etc.) a réellement hésité sur ce modèle avant de se lancer réellement en 2010. Malgré les différentes hésitations sur ce modèle, c’est le procédé le plus évident pour un éditeur de se rémunérer directement au détail et en gros sur son édition. Il existe des écoles différentes selon le modèle marketing adopté. Certains sites ne font pas payer les unes et font payer plus ou moins le reste des articles, d’autres mettent le journal du jour entier en ligne et font payer les archives, ou convertissent le journal sur un format PDF qu’ils vendent. Ce qui donne la possibilité aux lecteurs de l’imprimer en quelques pages  pour le lire plus tard ou tout simplement le stocker. L’exemple de « Libé » est édifiant : Le journal français libération, présent sur le Net depuis 1995 a choisi de faire payer l’édition en format PDF comme les autres, seulement en 2009. « La construction du journal sera transparente pour le lecteur, qui se sentira toujours plus proche de l'actualité traitée et de son quotidien », avait indiqué le quotidien dans un communiqué. Ceci démontre bien que cette démarche est réellement nouvelle et elle vise à enrichir l’édition en ligne avec des produits plus adaptés aux lecteurs. Pourquoi ne pas s’en inspirer au Congo. Les agences  de  création Web existent, les régies publicitaires existent et les internautes sont les mêmes...what else ?